Chaque semaine nous sommes tous et toutes les enfants de Sisyphe.
La course pour attraper son train. La course pour partir avant l’heure et éviter les bouchons. La course pour trouver une place assise dans la rame et s’offrir un léger répit. La course pour « déposer » les gosses … trop tôt … trop vite … trop rien.
La tête collée contre la vitre glacée du car. Le regard dans le vide. Les paupières lourdes. Le corps en veille.
Une vie qui glisse en dérapage non contrôlé. Les uns dans le froid. Les autres dans la fournaise. La bise qui mord à chaque instant. Violence extrême qui bouscule, expose et agresse les corps.
Une vie le nez dans le guidon. Pendant plus de 40 ans à gravir le Galibier. Fatigué… exténué… usé.
En apnée permanente. Les pauses déjeuner prises sur le vif. Une cigarette à moitié entamée et si vite écrasée.
Trier les poubelles. Trier les dossiers. Trier les poissons. Trier les humains.
Lutter contre les injonctions paradoxales. Lutter à contre-courant dans la bousculade des couloirs de métro. Lutter contre la peur. Peur d’arriver en retard. Peur de tomber malade. Peur de mal faire, de ne plus y arriver, d’être moins rapide, moins précis, moins efficace. Peur de tout perdre.
Guetter les signes avant-coureurs.
Tricher sur ses absences. Le dos bloqué ?
« Une mauvaise chute à la maison ».
Tricher sur les heures supplémentaires non déclarées, le travail en soirée ou les jours de repos.
Surfer en permanence avec le point de rupture.
Et puis se résigner … attendre … et disparaître.
En quête de sens. Tout ça pour ça ? Tout ça pour quoi ?
On n’a qu’une vie. Monsieur le Président de la République, Madame la première Ministre, Monsieur le Ministre du travail, ne nous la gâchez pas.
Olivier CADIC
Directeur juridique
* « Métro, boulot, tombeau » Le Monde diplomatique,
novembre 2010, Danièle LINHART
Chaque semaine nous sommes tous et toutes les enfants de Sisyphe.
La course pour attraper son train. La course pour partir avant l’heure et éviter les bouchons. La course pour trouver une place assise dans la rame et s’offrir un léger répit. La course pour « déposer » les gosses … trop tôt … trop vite … trop rien.
La tête collée contre la vitre glacée du car. Le regard dans le vide. Les paupières lourdes. Le corps en veille.
Une vie qui glisse en dérapage non contrôlé. Les uns dans le froid. Les autres dans la fournaise. La bise qui mord à chaque instant. Violence extrême qui bouscule, expose et agresse les corps.
Une vie le nez dans le guidon. Pendant plus de 40 ans à gravir le Galibier. Fatigué… exténué… usé.
En apnée permanente. Les pauses déjeuner prises sur le vif. Une cigarette à moitié entamée et si vite écrasée.
Trier les poubelles. Trier les dossiers. Trier les poissons. Trier les humains.
Lutter contre les injonctions paradoxales. Lutter à contre-courant dans la bousculade des couloirs de métro. Lutter contre la peur. Peur d’arriver en retard. Peur de tomber malade. Peur de mal faire, de ne plus y arriver, d’être moins rapide, moins précis, moins efficace. Peur de tout perdre.
Guetter les signes avant-coureurs.
Tricher sur ses absences. Le dos bloqué ?
« Une mauvaise chute à la maison ».
Tricher sur les heures supplémentaires non déclarées, le travail en soirée ou les jours de repos.
Surfer en permanence avec le point de rupture.
Et puis se résigner … attendre … et disparaître.
En quête de sens. Tout ça pour ça ? Tout ça pour quoi ?
On n’a qu’une vie. Monsieur le Président de la République, Madame la première Ministre, Monsieur le Ministre du travail, ne nous la gâchez pas.
Olivier CADIC
Directeur juridique
* « Métro, boulot, tombeau » Le Monde diplomatique,
novembre 2010, Danièle LINHART
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