Une majorité d’êtres humains ne croit plus aux vertus du système capitaliste. Voici la conclusion de l’enquête Edelman 2020 réalisée auprès de 34 000 salariés dans 28 pays du monde.
56% des personnes interrogées estiment que le capitalisme « apporte plus de mal que de bien ». Cette défiance vis-à-vis du libéralisme économique touche également les « gagnants » de la mondialisation : 57% des sondés parmi les plus hauts revenus partagent ce constat. En France, le malaise est encore plus profond (69%).
Comment expliquer cette perte de confiance aux quatre coins de la planète ?
La peur de perdre son emploi (83%) en serait la cause première. Cette crainte révèle le refus d’un système courtermiste encourageant le dumping social et les délocalisations, se rendant ainsi complice des chantages à l’emploi et des burn-out. Cette angoisse met en lumière l’exaspération de salariés ne voulant plus choisir entre chômage et emplois précaires.
Aussi, un sentiment d’injustice est largement partagé par les salariés (74%). Le capitalisme financiarisé et son ruissellement ne convainquent plus grand monde, notamment en France où les salariés travaillent en moyenne 45 jours par an pour financer les actionnaires. En 1981, c’était 9 jours. Les richesses, entièrement produites par les salariés, n’ont jamais été aussi mal réparties.
Enfin, les salariés semblent comprendre que nous arrivons à la fin d’un cycle. L’absurdité du mythe d’une croissance infinie dans un monde aux ressources finies éclate au grand jour. Cette prise de conscience est exponentielle. Les salariés ne veulent plus abimer leur santé ni détruire la planète pour un point de PIB. Pour cela, nombreux sont prêts à tourner la page.
Malek SMIDA
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